Être malade : ça s’apprend ?

Souvent confondue avec l’errance diagnostique, l’errance thérapeutique est une situation bien différente et beaucoup plus commune ; en fait, elle pourrait concerner près d’un français sur six. De quoi s’agit-il, et comment s’en sortir ? Nous verrons également que la technologie peut apporter de nouvelles solutions ; c’est d’ailleurs dans ce but que la start-up WeFight s’est récemment associée avec Maiia. On vous dit tout !

L’errance thérapeutique : une réalité tristement banale

L’errance diagnostique est un phénomène bien connu. Le patient ressent des symptômes mais aucun professionnel ne parvient à mettre un nom sur sa condition. Heureusement, ces cas restent assez rares et concernent majoritairement des maladies orphelines. L’errance thérapeutique est un peu différente, puisqu’elle commence justement une fois le diagnostic posé. Car il ne suffit pas de connaître le nom de sa maladie pour être bien soigné ! Beaucoup de patients continuent d’errer, ne savent pas vraiment à quels symptômes il faut tendre l’oreille, quel spécialiste il faut consulter, à quel moment… 

De même, les traitements ne sont pas toujours faciles à choisir ou à doser.  Le schéma classique ? Choisir une médication, attendre de voir si elle fonctionne, puis être contraint de la réajuster, et ainsi de suite. Ce processus peut être long, fatiguant, et le patient peut finir par se sentir perdu. Et puis dans certains domaines, la science évolue vite et le patient n’est pas toujours informé des dernières avancées en termes de soin. Il arrive ainsi que les patients en errance thérapeutique n’aient aucun traitement ou bien des traitements inadaptés, tandis que l’évolution de leur maladie n’est pas suivie de manière adéquate.

Cette forme d’errance médicale est malheureusement très commune, notamment chez les patients qui souffrent de maladies chroniques – soit 20 millions de Français au moins, selon l’Assurance-maladie1. Les maladies chroniques les plus fréquentes sont par exemple le diabète, l’asthme, la sclérose en plaque, le psoriasis, la dermatite atopique, la migraine ou encore le cancer. 

Comment sortir de l’errance thérapeutique ?

Dans Ouest-France, des médecins, des patients et des entrepreneurs de la medtech ont récemment cosigné une tribune sur le sujet2. Leur message ? L’errance thérapeutique ne doit plus être tabou. Pour l’éviter, pour en sortir, les patients doivent s’autonomiser et devenir acteurs de leur santé. Cela ne signifie pas être seul, mais au contraire, savoir s’entourer ! Le texte contient d’ailleurs trois conseils pratiques à leur intention :

  • S’informer au maximum via des sources fiables, pour comprendre comment la maladie fonctionne, connaître les symptômes à suivre particulièrement, les soins disponibles…
  • S’entourer de professionnels (médecins, spécialistes, pharmaciens), mais aussi de patients, qui souvent se regroupent en collectifs ou en associations.
  • Profiter des nouvelles technologies pour améliorer la qualité de son suivi. Car il existe des outils ! La preuve ci-dessous…

WeFight + Maiia : en lutte contre l’errance thérapeutique

Wefight est une jeune entreprise française de Montpellier. Elle a développé une application smartphone nommée Vik, destinée aux patients souffrant de pathologies chroniques. Vik est gratuite et couvre déjà 17 maladies. En utilisant Vik, le patient est informé sur sa condition. L’application peut lui rappeler quand prendre ses médicaments ou lui poser des questions pour évaluer si la maladie est bien contrôlée ou non. 

Cette application ne remplace pas le médecin. Elle peut être vue comme une sorte d’assistant virtuel donnant des conseils et prodiguant du soutien, pour aider les patients à sortir de l’errance thérapeutique – ou ne pas y tomber…

Pour que les patients deviennent maîtres de leur parcours de soin, qu’ils soient mieux suivis et mieux soignés, WeFight a noué avec Maiia un partenariat stratégique. Le résultat ? Il est désormais possible de prendre un rendez-vous ou de faire une téléconsultation médicale directement via l’application Vik. L’accès aux spécialistes est donc plus rapide ; le partage des informations numériques est plus fiable et fluide que jamais. Grâce à cette nouvelle fonctionnalité, par exemple, le renouvellement des ordonnances est grandement simplifié. Pour les patients atteints de maladies chroniques, c’est un poids en moins – surtout pour ceux qui vivent à l’intérieur d’un désert médical !

Aujourd’hui, Vik a déjà touché 350 000 patients-utilisateurs en France. En améliorant continuellement son application, WeFight ambitionne de sortir 80 000 patients de l’errance thérapeutique d’ici à 2024. Un objectif essentiel auquel Maiia est fière d’apporter sa modeste contribution !

(1) Helia Hakimi-Prévot, Wefight combat l'errance thérapeutique Le Quotidien du médecin.fr, 23 septembre 2022 
(2) Benoit Brouard, « L’errance thérapeutique, ce fléau méconnu qui touche des millions de Français », Ouest France, 10 octobre 2022