Pour répondre à cette question, Maiia peut compter sur le GERS, une des filiales du Groupe Cegedim.
Dans ce contexte, la base de données THIN France (The Health Improvement Network), panel composé de 3000 médecins libéraux, dont 2000 médecins généralistes, permet d’avoir un suivi quotidien de l’activité :
Ces différentes courbes sont le recueil de données depuis le début du 1er confinement jusqu’à aujourd’hui, auprès de 4 spécialités médicales pour qui l’usage de la téléconsultation a été le plus important :
- Médecins généralistes,
- endocrino-diabétologies,
- pédiatres libéraux
- et pshychiatres libéraux.
Les enseignements qu’on en tire sont les suivants :
1. Avant le 1er confinement, la téléconsultation représentait moins de 0,1% du poids de l’ensemble des consultations
Dès avril pour les médecins généralistes, l’usage de la téléconsultation est monté à près de 25%, tandis qu’il a grimpé à près de 50% chez les endocrino-diabétologues et psychiatres libéraux.
Cette différence majeure entre les deux populations médicales s’explique en grande partie par la population qu’elle suit habituellement : des patients atteints de maladies chroniques au suivi au long court. Ces derniers ne pouvant risquer une interruption de suivi et pour qui la téléconsultation est une aubaine, puisque les RDV physiques consistent souvent à des renouvellements d’ordonnances ou des motifs de consultations ne nécessitant pas un déplacement au cabinet.
Ce bond impressionnant a eu dans tous les cas le mérite d’instaurer une pratique auprès des français qui jusqu’alors était marginale.
2. La période du déconfinement, suivie par l’été, a vu la téléconsultation décroitre rapidement pour se stabiliser autour de 5 à 10% du nombre total de consultations
- Soit 5% des consultations des médecins généralistes, pédiatres et encrino-diabétologues ;
- et 15% environ des consultations en psychiatrie libérale.
Cette décroissance s’explique bien sûr par la possibilité pour les français de se déplacer à nouveau suite au déconfinement, mais un plateau stable a été rapidement atteint, prouvant que l’usage de la télémédecine s’était instauré dans l’esprit des français et du corps médical.
L’étude CSA conduite avec Maiia au mois de juin révèle d’ailleurs que ¾ des français pensent désormais continuer cet usage.
3. L’annonce du reconfinement du 28 octobre dernier (semaine 44) a eu un effet rebond immédiat sur le nombre de téléconsultations
Seulement une semaine après l’annonce et le reconfinement des français, les téléconsultations repartent à la hausse, sur la même tendance qu’au printemps pour la psychiatrie et de façon plus modérée en médecine générale.
Les consultations de pédiatres et d’endocrinologie semblent, pour le moment, continuer à se faire essentiellement en présentiel.
[Focus sur les médecins généralistes]
Si on se concentre sur l’usage de la téléconsultation par les médecins généralistes : si 70% des médecins généralistes ont adopté la téléconsultation en mars-avril 2020, plus de 30% ont continué de l’utiliser durant l’été et en routine. Jusqu’aux annonces du gouvernement leur proportion se stabilisait autour de 40%.
Depuis deux semaines, ce socle de médecins utilisateurs reprend sa croissance en atteignant près de 60% en seulement une semaine après l’annonce du reconfinement. Ainsi, l’usage de la téléconsultation repart bien à la hausse depuis quelques jours, même si la progression semble moins rapide qu’au printemps.
En effet, l’usage est désormais créé pour la plupart des soignants et ces derniers sont à présents nombreux à être équipés en solution de téléconsultation. Aussi, les cabinets médicaux restent davantage ouverts et les patients sont plus libres de se déplacer.
C’est ce qui explique qu’en ce début de reconfinement, le nombre de consultations globales en médecine générale (comprenant les téléconsultations) est assez similaire à celui des années précédentes sur la même période ; ce qui est loin d’avoir été le cas lors de la 1re vague de la covid où les consultations avaient chuté de près de 40%.