Pour vous accompagner dans votre pratique sportive, NeuroXTrain décris les facteurs d’une déchirure aux adducteurs.
Les déchirures aux adducteurs : qu’est ce que c’est ?
Les déchirures aux adducteurs sont une cause fréquente de douleurs médiales de la jambe et de l’aine, en particulier chez les populations athlétiques.
Le complexe des adducteurs comprend les trois muscles adducteurs : le long adducteur (longus), le grand adducteur (magnus) et le court adducteur (brevis). Le long adducteur est le plus souvent lésé des trois.
Les trois muscles assurent principalement l’adduction de la cuisse. Le long adducteur assure une adduction et une rotation médiale. L’adducteur magnus a également une insertion sur la tubérosité ischiatique, lui donnant la capacité de réaliser une extension de la hanche.
Dans l’activation musculaire en chaîne ouverte, la fonction principale est l’adduction de la hanche. En activation en chaîne fermée, ils aident à stabiliser le bassin et les membres inférieurs pendant la phase d’appui de la marche. Ils ont également des rôles secondaires, notamment la flexion et la rotation de la hanche.
Le complexe adducteur « majeur » est accompagné de trois muscles supplémentaires dont le gracile, qui participe également à la rotation interne et à la flexion de la hanche, l’obturateur externe, qui peut également produire une rotation externe de hanche, et le muscle pectiné, qui aide à la flexion de la hanche.
Étiologie & Épidémiologie
Les déchirures aux adducteurs sont des blessures courantes chez les joueurs de football et de hockey. D’autres sports ont également une prévalence élevée de ce type de blessure comme le basket-ball, le tennis, le patinage artistique, le baseball et le karaté.
Les facteurs de risque comprennent une blessure antérieure à la hanche ou à l’aine, qui est probablement le plus grand facteur risque, mais également, l’âge, la faiblesse des adducteurs, la fatigue musculaire et psychologique, une diminution de l’amplitude des mouvements surtout au niveau de la hanche et une souplesse diminuée des adducteurs. Des anomalies biomécaniques, notamment une pronation excessive du pied peut également y contribuer, mais il y a un manque de preuves solides quant à ces facteurs de risque biomécaniques.
Parmi les joueurs de football européens, les adducteurs étaient le deuxième groupe musculaire le plus souvent blessé (23 %) derrière les ischio-jambiers (37 %).
Dans une autre étude sur des joueurs de football, les déchirures des adducteurs représentaient entre 9 % et 18 % de toutes les blessures. Chez les joueurs de football masculins de bon niveau, les déchirures des adducteurs représentaient 51 % de toutes les douleurs à l’aine.
Mécanisme lésionnel
La plupart des contraintes appliquées aux tendons surviennent lorsque le muscle est étiré tout en étant contracté concentriquement. Le pic de force excentrique est placé sur le complexe adducteur lorsque la jambe est en rotation externe et en abduction. Les blessures aux adducteurs se produisent généralement lorsque l’athlète prend un appui dans la direction opposée. En conséquence, les muscles adducteurs se contractent pour générer des forces excentriques et concentriques opposées afin de changer de direction.
La jambe dominante est la plus fréquemment blessée et est plus susceptible de subir des blessures importantes.
Un autre exemple peut-être, un joueur de football essayant de frapper un ballon avec une jambe tournée vers l’extérieur en utilisant l’intérieur de son pied. Lors de la réalisation d’une adduction, la jambe de l’athlète rencontre une force d’abduction résistive significative comme celle d’un autre joueur, ce qui peut placer une charge importante sur le complexe adducteur conduisant à des blessures.
Étirer excessivement le tendon des adducteurs lors d’un saut par exemple est une cause moins fréquente.
La jonction musculo-tendineuse est le site de blessure le plus courant lors de déchirures. Cette zone d’insertion avec le tendon se caractérise par une mauvaise vascularisation et une innervation importante qui aide à expliquer le degré accru de douleur perçue et de difficulté de guérison.
Le long adducteur est le muscle le plus souvent lésé et représente 62 % à 90 % des cas. On suppose que cela se produit en raison de son faible rapport de longueur muscle/tendon à l’origine.
À titre informatif : les joueurs de rugby avec un rapport de force adducteur/abducteur inférieur à 80 % sont 17 fois plus susceptibles de subir une blessure aux adducteurs.
Sévérité de blessure
Les déchirures aux adducteurs ont un système de classification à 3 grades.
Grade I : endommagement d’une petite quantité de fibres musculaires, une douleur légère ressentie, mais sans perte significative de force ou d’amplitude de mouvement.
Grade II : endommagement d’une quantité importante de fibres musculaires, une forte douleur avec perte de force et d’amplitude.
Grade III : perturbation complète des fibres musculaires ou tendineuses avec parfois rupture complète, avec perte de force totale, d’amplitude et une grande douleur.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel musculo-squelettique de la douleur à l’aine est large et comprend la tendinite (iliopsoas, droit fémoral), la bursite (iliopsoas), la pubalgie sportive (voir classification de DOHA), pathologie de l’articulation de la hanche (arthrose, cam, pincer, etc.), ostéite pubienne, dysfonctionnement sacro-iliaque, douleur neuropathique (radiculopathie, sciatique) et lombalgie avec irradiation.
Traitement
La plupart des déchirures aux adducteurs sont traitées de manière conservatrice. La prise en charge initiale comprendra un repos relatif du sport, une légère compression, de l’analgésie et de la physiothérapie (chaud et froid portent encore à débat).
Le programme de rééducation doit inclure des étirements, un gain de l’amplitude des mouvements notamment de la hanche et le renforcement total de la jambe, avec un focus sur les adducteurs évidemment, mais également un travail de contrôle lombo-pelvien, muscles stabilisateurs du tronc.
Tout ce planning est accompagné d’un retour progressif au sport. Les blessures aiguës peuvent être traitées et les douleurs disparaitre de 4 à 8 semaines en fonction de la gravité, mais certaines blessures peuvent devenir chroniques et peuvent prendre plusieurs mois pour obtenir les résultats souhaités, en fonction de la gravité (Grade 3) et de la prise en charge.
Parfois, une intervention chirurgicale est indiquée. Il n’y a pas de directives claires sur les blessures nécessitant une prise en charge chirurgicale. Les indications potentielles incluent une mauvaise guérison avec une gestion conservatrice avec des déchirures graves ou des blessures par avulsion avec une faiblesse persistante du membre affecté.
Le retour à l’entraînement et à la compétition doit être guidé par la résolution des symptômes ainsi que par les conseils du médecin et du thérapeute. Le retour précoce des joueurs à l’activité peut entraîner des blessures récurrentes ou chroniques et être préjudiciable à leur future carrière.
Cet article ne saurait se substituer à un avis médical. En cas de doute, nous vous invitons à consulter votre médecin traitant.
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Article rédigé par NeuroXtrain.
Source :
Kiel J, Kaiser K. Adductor Strain. [Updated 2020 Jun 24]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2020 Jan – .
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