Le cerveau est un organe – il se soigne comme les autres

Dans l’un de ses derniers avis, rendu publics avant sa dissolution, le Conseil Scientifique du COVID-19 a particulièrement alerté sur la santé mentale des français. Car depuis quelques années, tous les paramètres essentiels se dégradent en population générale, tout particulièrement chez les adolescents et les jeunes adultes. La pandémie n’est pas seule responsable ; la guerre en Ukraine, la crise climatique ou les risques terroristes ont mis notre psychisme à rude épreuve… Heureusement, comme la jambe ou l’estomac, le cerveau demeure un organe, malléable, qui peut s’abîmer à travers la vie, mais qui peut aussi retrouver sa pleine santé… Sur ce point, d’ailleurs, la médecine a beaucoup à offrir. Et si on prenait rendez-vous chez le psy ? 

Sale temps pour la santé mentale

Les rapports d’experts et les sondages se succèdent. Mais les conclusions demeurent les mêmes : en France, et dans le monde occidental plus généralement, notre santé mentale est malmenée. En témoignent la recrudescence de pensées suicidaires, de syndromes dépressifs, de troubles anxieux, de troubles du sommeil… Bref, tout y passe !

Au travail, les salariés se sentent sous pression. Les plus jeunes (moins de 30 ans), surtout, se plaignent de journées trop longues, trop intenses, et de rapports sociaux dégradés depuis la pandémie.

Les psychologues et les psychiatres, eux, sont débordés. Certains spécialistes à l’hôpital évoquaient, dès 2021, une forme de “tsunami”, craignant à terme de ne pas pouvoir recevoir tout le monde… Un an plus tard, cette peur se confirme.
Par exemple, dans le Dauphiné, le docteur Karine Sacco Pluquet, une psychologue parisienne, spécialiste des enfants et des adolescents, affirme qu’elle ne peut plus prendre de nouveaux patients pour le moment… Raz de marée : alors, on coule ?

La téléconsultation pour désengorger les services de psychiatrie

Comme toutes les disciplines médicales, les psychiatres en France ne sont plus assez nombreux face à la demande qui augmente… Surtout, ils ne sont pas répartis également sur le territoire. Un jeune habitant de la Creuse qui voudrait consulter pour des troubles du sommeil aura probablement du mal à obtenir un rendez-vous ; pourtant, il existe sûrement un praticien de libre quelque part en France – peut-être à Strasbourg, par exemple ? Mais comment les mettre  en relation ?

C’est simple : il suffit de passer par un site web ou une application de téléconsultation, par exemple ceux que proposent Maiia. Grâce au numérique, il est possible de géolocaliser les spécialistes situés autour de soi pour prendre rendez-vous. Mais il est aussi possible d’entrer en contact avec des praticiens disponibles, situés n’importe-où dans le pays, et parfois même sans rendez-vous ! 

Les déserts médicaux, la pénurie de praticiens et l’engorgement des services psychiatriques pourraient devenir rapidement de lointains souvenirs…

Pour les psy’, la téléconsultation a tout bon !

Contrairement aux autres médecins, le psy’ n’a pas besoin d’ausculter son patient, de le manipuler, d’observer son conduit auditif ou l’intérieur de sa gorge… Un entretien à distance, via la caméra d’un ordinateur ou d’un smartphone, suffit à poser un diagnostic

fiable. C’est probablement pour cette raison que les psy’ se sont plus rapidement fait à l’outil numérique : parmi toutes leurs consultations, 10% sont des consultations à distance… C’est 5 fois plus que pour les autres professionnels de santé !

Pour les patients, la téléconsultation présente aussi des avantages. D’abord, même s’il devrait être parfaitement naturel de consulter un psy’, de nombreuses personnes en éprouvent encore une sorte de gêne. La téléconsultation pourra les rassurer ; ils seront certains de ne croiser personne en allant au rendez-vous, et d’échanger avec un spécialiste de manière parfaitement anonyme… Par ailleurs, les personnes anxieuses apprécieront sûrement le fait de pouvoir consulter depuis chez elles, en toute tranquillité, sans avoir besoin de se déplacer.

Un petit check-up chez le psy’ deviendra peut-être, un jour, aussi naturel et régulier que d’aller faire voir sa bouche au dentiste. La téléconsultation marque peut-être un pas vers cette normalisation. Quoi de plus rapide, de plus simple qu’une petite conversation sur son écran ? Car mieux vaut prévenir que guérir… 

N’attendons pas les tsunamis pour apprendre à nager.

(1) Santémentale.fr - Covid-19 : le Conseil scientifique porte son attention sur la santé mentale, 22 juillet 2022
(2) Ouest-France, La santé mentale des jeunes travailleurs s’est dégradée, selon une étude, 6 juillet 2022
(3) L’Express, "C'est un tsunami": en psychiatrie, l'explosion de nouveaux cas inquiète les médecins, 1er mars 2021
 (4) Le Dauphiné, Jeunes : la grande dépression, 26 juillet 2022