Le HIIT chez le jeune athlète en fin de rééducation

Pour vous accompagner dans votre pratique sportive, NeuroXTrain vous conseille de faire du HIIT pour une récupération optimisée .

Après la rééducation

Une rééducation de plus de 3 semaines entraîne généralement des altérations conséquentes de la physiologie et de la condition physique du patient. Il est important notamment en fin de rééducation, de s’assurer que les capacités d’endurance (aérobique) et de force (anaérobique) sont satisfaisantes pour un retour à l’entraînement en toute sécurité.

Mais quelle est l’option pour le kinésithérapeute qui lui permettra de combler ces pertes le plus rapidement possible ?

Qu’est-ce que le HIIT ?

L’entraînement par intervalles à haute intensité (HIIT) est une alternative efficace à l’exercice continu d’intensité faible ou modérée pour améliorer les variables liées à l’endurance et à la performance anaérobique chez les jeunes athlètes.

Le HIIT peut comprendre différents protocoles d’intervalle avec une durée variable et différentes périodes de récupération. Le HIIT peut être composé de : 

  1.  un « entraînement de sprint répété » (ESR) avec des sprints d’une durée d’environ 3 à 7 s, entrecoupés de périodes de récupération de moins de 60 s. 
  2. un « entraînement par intervalles de sprint » (EIS) avec ~ 30 s de sprints, et 2 à 4 min de périodes de récupération passive. 
  3. un HIIT avec des types d’exercices variés effectués à intensité maximale avec soit une courte (<45 s) ou longue (2 –4 min) durée d’intervalle. 

En fonction de l’intensité et de la durée de l’exercice, ainsi que de la récupération et du nombre de répétitions/séries, les protocoles de HIIT stimulent les processus impliquant le transport et l’utilisation de l’oxygène, entraînant ainsi l’amélioration de la consommation maximale d’oxygène VO2max chez les adultes. En adaptant le HIIT aux différences physiologiques et anatomiques entre les jeunes sportifs, nous pouvons retrouver les mêmes bénéfices que chez les adultes.

De nos jours, le HIIT est devenu populaire pour améliorer les variables liées à la performance d’endurance parmi plusieurs populations, telles que les athlètes d’endurance adultes ou les équipes de sports collectifs.

En revanche, le HIIT chez les enfants et des adolescents est significativement moins étudié que le HIIT chez adultes. Certaines recherches auprès de jeunes sportifs ont démontré une augmentation :

  • Du pic de la VO2max. 
  • Des performances de course navette.  
  • De sprint unique (temps sur un sprint).    
  • Des performances de sprints répétés (ESR).  
  • De saut.  

En tant que programme d’entraînement rapide, le HIIT pourrait jouer un rôle important dans le développement athlétique des jeunes, en offrant plus de temps pour l’amélioration d’autres compétences primordiales, telles que les compétences de coordination, la technique, la tactique, la vitesse, la puissance, la force et bien d’autres.

Le HIIT permettrait également une reprise rapide de la condition physique en fin de rééducation pour assurer un retour à la compétition en toute sécurité. Des exercices spécifiques au sport du jeune athlète peuvent être incorporés dans le HIIT. 


Selon les recommandations actuelles (Harrison et al., 2015), la capacité aérobique devrait être travaillée à tous les stades de développement des jeunes athlètes, peu importe l’âge y compris en période de croissance. Cependant, les exigences des sports de haut niveau pour les jeunes imposent la poursuite d’objectifs multiples, trouver un équilibre entre la scolarité et le temps à accorder à l’entraînement peut s’avérer être un casse-tête pour le jeune athlète. Le HIIT pourrait être une méthode d’entraînement efficace et appropriée dans ce genre de situations pour améliorer les paramètres d’endurance, car le HIIT améliore la VO2max dans une plus grande mesure (7,2 vs 4,3%) par rapport à d’autres stratégies d’entraînement plus communes (entraînement d’endurance continu, etc.) malgré les différences de volume d’entraînement. 

De plus, le niveau de santé cardiorespiratoire est lié aux risques d’obésité, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires (Bouchard et al., 2015). Chez les jeunes athlètes, le développement d’une bonne condition cardiorespiratoire pourrait être un facteur de protection potentiel contre l’obésité, le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires, et apporte des aspects bénéfiques pour la santé et le métabolisme général.



Le HIIT en kinésithérapie

Le return-to-play chez les jeunes athlètes est un concept complexe et multifactoriel, mais nous allons nous intéresser plus précisément dans cette partie à un composant du return-to-play : la condition physique de l’athlète. Avant de renvoyer le jeune athlète sur les terrains il est important de s’assurer qu’il soit en forme avec des fonctions cardio-respiratoires capables de lui permettre de s’entraîner sans développer une fatigue physiologique importantepouvant augmenter le risque de récidives. Le HIIT peut alors s’avérer être extrêmement intéressant puisqu’il permet l’incorporation de tout type d’exercices (spécifiques au sport ou non) et d’améliorer les variables physiologiques liées à l’endurance rapidement. Le HIIT possède un excellent rapport temps d’exercices/bénéfices et il est relativement pratique et facile d’implantation dans les structures et moins ennuyeux pour le jeune athlète qu’un exercice long et continu. 

Le kinésithérapeute peut également observer plusieurs paramètres intéressant lors de l’exécution du HIIT par le jeune athlète notamment l’analyse des facteurs de risques lors du HIIT : 

  • Comment se comporte le sportif au fur et à mesure de l’évolution du HIIT ? (fatigue, motivation, etc.) 
  • L’appréhension lors de certains exercices spécifiques au sport. 
  • Niveau d’endurance musculaire.  
  • Facteurs de risques dynamiques (amplitude de mouvement, valgus dynamique, etc.)
  • Évolution des schémas moteurs avec la fatigue.  

Cet article ne saurait se substituer à un avis médical. En cas de doute, nous vous invitons à consulter votre médecin traitant.

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Article rédigé par NeuroXtrain.

Source : 

Engel, F. A., Ackermann, A., Chtourou, H., & Sperlich, B. (2018). High-Intensity Interval Training Performed by Young Athletes: A Systematic Review and Meta-Analysis. Frontiers in physiology, 9, 1012. https://doi.org/10.3389/fphys.2018.01012. Article sous licence Creative Commons 4.0 CC-BY.